D’abord un petit souffle, à peine, une brise.

Un tremblement presque imperceptible, un frémissement tout juste.

Son parfum se porte à mes narines comme une effluve soyeuse doucement transportée.

Le rayon de chaude lumière qui l’illumine à travers les feuilles met son jaune d’or en valeur.

Elle a éclos il y a trois jours et s’offre un bon bain de soleil. C’est peut-être l’automne mais le temps est encore clément, elle en profite.

L’éclat s’affaiblit soudain, oblitéré par une masse cotonneuse dans le ciel. La température baisse de quelques degrés, c’est flagrant.

Un nouveau souffle, un peu plus fort cette fois. Le pédoncule et tout ce qu’il supporte s’en trouve bousculé. Les feuilles tremblent dans un bruissement d’envol de moineaux. On sent à nouveau le parfum qui se répand, un peu plus violemment, comme s’il s’intensifiait, devenant plus capiteux.

La course du bourdon, un instant plus tôt déroutée par la bourrasque, retrouve sa trajectoire et on l’aperçoit s’éloigner vers une destination inconnue. Le ciel s’obscurcit.

Un sifflement cette fois dans les branches. Notre sujet d’observation qui ploie.

Ses pétales n’aiment guère ces bourrasques froides. L’on dirait qu’elle voudrait se refermer, redevenir un bouton pour protéger ses beaux pétales.

Mais, il est trop tard…

Une nouvelle bourrasque,

une première goutte,

puis une autre et c’est le déluge.

Voila notre Reine du jardin à la parure déchirée, déshabillée par la violence des éléments.

Adieux pétales d’or et parfum capiteux.

AuteurYaya
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Commentaires (2)

  • Isabelle Loyer
    21 septembre 2020 at 20 h 58 min Reply
    On sait de qui ta fille tiens ses talents d'écritures. Tu devrait y penser aussi...
    • Yaya
      22 septembre 2020 at 11 h 13 min Reply
      Je te remercie Isabelle c’est un très beau compliment. Gros bisous 😘🐸

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